L’IMÂM MOUSLIM ET SON SAHÎH (Qu’Allâh lui accorde miséricorde)
SA BIOGRAPHIE :
Mouslim Ibn Al Hajjâj, surnommé Aboû Al Housayn, était originaire de la tribu arabe de Qouchayr. Né à Nîsâboûr, en l’an 204 hégire, c’est là, qu’il commence à étudier la science du hadîth, avant de voyager afin d’en apprendre plus encore. Pour connaître davantage de hadîth et étudier plus encore les règles de la science qui les concerne, il alla en Iraq, dans le Hijâz, au pays de Ach-Châm et en Egypte. A plusieurs reprises, entre ses pérégrinations, il s’installa à Baghdâd où il dicta des hadîth et enseigna leurs règles. II tira grand profit de ses rencontres avec l’imâm Al Boukhârî, à l’époque où ce dernier vint vivre à Nîsâboûr : on admet ainsi que l’imâm Al Boukhârî ait eu une influence sur I’imâm Mouslim.
L’imâm Mouslim mourut à Nîsâboûr, en l’an 26l hégire, correspondant à l’an 874 J.C.
SON SAHÎH :
II est mis sur un pied d’égalité avec le Sahih de l’imâm Al Boukhârî, tant fut grand le soin avec lequel ils furent rédigés l’un comme l’autre.
Mouslim commença par compiler tous les hadîth sur lesquels il y avait unanimité quant à l’authenticité. II retraça les chemins par lesquels ils étaient arrivés jusqu’a lui et les individus qui formaient cette chaîne de transmission : il fit cette démarche historique pour chaque hadith. Mouslim écrivit, dans l’introduction à son Sahîh, qu’il repartit les hadîth en trois catégories : la première catégorie contenait les hadîth rapportés par des transmetteurs (“ar-rouwât”) de premier ordre (minutieux, appliqués, jouissant d’une excellente réputation quant à leur mémoire, à leur science, à leur honnêteté et à leur moralité) ; la deuxième catégorie contenait les hadîth rapportés par des transmetteurs moyens (savants moins réputés, moins appliqués, jouissant d’une moins bonne mémoire) ; la dernière catégorie contenait les hadîth rapportés par des transmetteurs considérés comme faibles ou délaissés (car leur fiabilité était douteuse).
Mouslim répertoria les hadith en fonction des chapitres du Droit (“al fiqh”). II y fit entrer les hadîth de la première catégorie en premier lieu. Ensuite, il examina soigneusement les hadîth de la deuxième catégorie et ne retint que les plus fiables. II rejeta d’office tous les hadîth de la dernière catégorie.
La caractéristique du Sahîh de l’imâm Mouslim est d’être extrêmement précis et clair en ce qui concerne, non seulement les textes de hadîth, mais surtout les chaînes de transmission. Il étudia et fit connaître ce qu’il fallait penser de chaque transmetteur de hadîth, ainsi que ses origines. Pour un même hadîth, il mentionna les moindres petites différences dans les chaînes de transmission, ou dans les textes transmis, même si la différence ne touchait qu’à une lettre. Dans le Sahîh de l’imâm Mouslim, chaque hadîth est cité avec sa chaîne de transmission complète, voire ses chaînes de transmission, si un même hadith a été transmis par plusieurs chaînes différentes.
On dit que l’imâm Mouslim a ainsi réuni 7275 hadîth ; parmi eux, certains sont répétés, parce qu’ils ont des chaînes de transmission différentes : cela représente 4000 hadîth différents.
II faut mentionner que l’imâm At-Tirmidhî, entre autres, a rapporté des hadîth dont un des transmetteurs est l’imâm Mouslim.
Le Sahîh de l’imâm Mouslim est très réputé dans l’Occident musulman (l’Afrique du Nord) où il est même préféré au Sahîh de l’imâm Al Boukhârî. Des savants de cette région l’ont étudié et expliqué, comme l’imâm Al-Mâzarî le Malekite, le Qâdî ‘Iyâd, qui nous en a laissé des commentaires très complèts (chouroûh) de cette œuvre.