IBN Al JAZZÂR 895JC/1009JC (Rahimahou Allâh)
Ahmad Ibn Ibrâhîm Ibn Abî Khâlid al-Kayrawânî, Ibn Al Jazzâr (Aboû Ja‘far), était connu chez les Latins du nom d’Algizar.
Médecin arabe musulman, naquit vers 285H/895JC, ayant vécu à Kairouan, en Tunisie, au Xe siècle, et mort en 1009 d’un âge qui dépasse les quatre-vingts ans.
Son père et son oncle était médecins.
Ibn Al Jazzâr était né à Kairouan (Ifriqiyya –Tunisie), son père y ont exercés, certainement ma médecine dans cette ville sous les Aghlabides.
Grâce à la richesse de l’enseignement de son père et de son oncle, auquel s’ajouta celui de son maître Ishâq Ibn Soulaymân, Ibn Al Jazzâr fut très prolifique.
Sa renommé dépassa celle de son maître et sortit des frontières de l’Ifriqiya, de par le nombre, la diversité, la richesse de ses livres, leur propagation lointaine à travers le temps.
Ses ouvrages démontraient la connaissance médicale d’Ibn Al Jazzâr en matière de diagnostic, de soins et de préparations pharmacologiques. Ses connaissances étaient en avance sur son époque.
Il a traité des reins et des urines, des rhumes, des fièvres, des maladies de la tête et du sommeil.
Des parfums, de l’hygiène buccale. Il fut le premier à avoir inventé une poudre (dentifrice), ainsi que des lotions fortifiantes pour cheveux et des traitements contre la calvitie…
Ibn Al Jazzâr s’intéressa également à la lèpre, si répandue ; dans son livre : Al Joudhâm
Mais sa démarche unique à rapprocher la médecine des gens de l’ordinaire. Surtout la médecine des pauvres et de celle des vieillards (gériatrie)
Ces ouvrages étaient des ouvrages de vulgarisation que de monographies de spécialistes. Nous citons ici, son ouvrage : Tibb al Fouqarâ’ (la médecine des pauvres).
Ibn Al Jazzâr dit dans son Zâd al mousâfir : « Nous sommes limités dans ce livre à traiter des maladies simples à guérir grâce à des médicaments faciles à trouver et peu onéreux, pour qu’ils soient à la portée de la masse, et surtout des pauvres et des déshérités. »
Dans un style simple, il étudiait chaque maladie en détail, tout en analysant son étiologie et ses manifestations symptomatiques ; il terminait en formulant des commentaires, ainsi que le résultat de ses recherches expérimentales et de ses observations.
Il déclarait que les traitements ne doivent pas être appliqués à la lettre, mais au contraire, les formules pharmaceutiques doivent être adaptées à l’état du patient.
Le résultat de cet esprit scientifique fut que de nombreuses maladies furent traitées avec succès, comme par exemple la pelade.
Le plus fameux de ses ouvrages fut « Zâd al mousâfir » (les provisions du voyageur), qui fut utilisé comme référence en Europe pendant 600 ans. Traduit en latin par Constantin l’Africain. Il a été traduit également en grec et en hébreu. Cet ouvrage se distinguait par sa notoriété parmi les médecins médiévaux, et son enseignement dans les universités européennes s’était poursuivi jusqu’au seizième siècle. Plusieurs bibliothèques, à travers le monde, possèdent une copie de ce manuscrit.
Dans son Zâd al mousâfir, Ibn Al Jazzâr présentait 18 médicaments à y recourir en cas d’avortement ou lors des accouchements, ou pour fortifier le sperme.
Autres ouvrages :
Al I‘timâd fil adwiyya (la référence en médicaments), qui traitait des médicaments simples.
Siyâsat As–sibyân wa tadbîrihim (L’entretien des enfants) : il fut le premier livre de pédiatrie destiné aux mères. Où il traça une ligne à suivre concernant l’hygiène et l’alimentation du nourrisson, la santé de la mère, sa préparation à l’accouchement, la préservation de sa bonne santé et la qualité de son lait.
Asbab al-Wabâ’ bi-Misr wal hîlah fi daf‘ihi (Causes de l’épidémie en Egypte et comment la soigner).
Ses étudiants venaient de partout et étaient nombreux, on cite d’entre eux :
* Aboû ‘Imrân Al ‘Ajmoûni, d’origine, persane qui vint à Kairouan étudier la médecine.
*Aboû Hafs ‘Oumar Ibn Bourayq, étudiant andalou d’Ibn Al Jazzâr.
*‘Amroûn Ibn Bârik, étudiant andalou, c’est lui qui répandit le fameux Zâd al mousâfir de son maître en Andalousie.
