Réponse Dr Hassan Amdouni
-Les Chafi‘îtes et les Hanbalites, Al Hasan Al Basrî, Makhoûl, Soufyân Ibn ‘Ouyayna, Aboû Thawr, Ishâq Ibn Al Moundhir et Dâwoûd le zahirite
L’acte d’accomplir les deux rak‘ate de salutation de la mosquée est sounna. Jâbir Ibn ‘Abd-Allâh (Que Dieu soit satisfait de lui) a raconté qu’un homme s’est présenté (en retard) au sermon du vendredi, alors le Messager de Dieu (Paix sur lui) lui dit : « Lève-toi et prie deux rak‘ate. » Puis le Messager de Dieu (Paix sur lui) dit : « Quand l’un d’entre vous se présente à la mosquée et que l’imâm discourt, qu’il prie deux rak’ate (avant de s’asseoir).» (Rapporté par Mouslim). Dans la version de Ahmad et Aboû Dâwoûd, le Prophète (Paix sur lui) a dit : « …Qu’il prie deux rak‘ate, et qu’il les abrège… »
L’imâm Ach-Châfi‘î stipule que la personne accomplit les deux rak‘ate de la salutation même si l’imâm a débuté son sermon, car le hadîth de Soulayk Al Ghatafânî le confirme : « Quand il entra à la mosquée, et s’assit sans prier, le Messager de Dieu (Paix sur lui) lui ordonna de se lever pour prier les deux rak‘ate. » (Rapporté par Al Boukhârî et Mouslim)
Si la personne arrive à la fin du sermon, et qu’elle craint de rater le takbîr du début de la prière, elle ne prie pas la salutation de la mosquée. Elle reste debout et attend que l’imâm prenne place pour la prière.
-Les Malikites et les Hanafites, ‘Atâ’, Ibn Abî Rabâh, Chourayh, Ibn Sîrîn , AN-Nakha‘î, Qatâda, A-Layth, Soufyân Ath-Thawrî et Sa‘îd Ibn ‘Abd Al ‘Azîz
Dès que l’imâm sort pour le prêche, ni prière et ni parole ne sont plus permises. Ainsi celui qui arrive durant le sermon, s’assoit et n’accomplit pas les deux rak‘ate de salutation de la mosquée. Car le Prophète (Paix sur lui) a dit à celui qui est arrivé en retard et a commencé à traverser les rangs par dessus les épaules des gens : « Assieds-toi ! Tu as nui aux gens ! » (Rapporté par Aboû Dâwoûd, An-Nasâ’î et Ibn Mâjah)
Quant au hadîth de Soulayk, les savants de cette tendance disent que le Prophète lui demanda de se lever pour prier, parce qu’il était mal vêtu et était dans le besoin, et qu’il voulut attirer l’attention des Musulmans sur son état de necessité, pour qu’ils lui apportent leur soutien, sans l’humilier ni le mettre mal à l’aise.
Pour cette tendance, l’écoute de la prière est obligatoire, et on ne peut délaisser l’obligatoire pour le surérogatoire : les deux rak‘ate. Ibn Mas‘oûd et Ibn ‘Abbâs (Que Dieu soit satisfait d’eux) ont dit : « Dès que l’imâm sort, il n’y a plus ni prière ni parole.»
‘Ouqba Ibn ‘Âmir (Que Dieu soit satisfait de lui) a dit : « Le fait d’accomplir des prières volontaires durant le sermon est un péché.»
Les Malikites ajoutent comme argument : la non conformité à l’action des Gens de Médine (‘amal ahl al Madîna).
Mâlik a rapporté d’après Ibn Chihâb, d’après Tha‘laba Ibn Abî Mâlik, qui a dit : « A l’époque de ‘Oumar (Que Dieu soit satisfait de lui), on avait l’habitude de prier les nawâfil, jusqu’à ce que ‘Oumar sorte pour le prêche. Quand il prenait place sur le minbar, et que le mou’adhdhin lançait l’appel, on pouvait encore parler, mais dès que ‘Oumar commençait son sermon, on se taisait pour l’écouter. Personne ne parlait.» (Rapporté par Mâlik dans son Mouwatta’)
On a rapporté aussi que l’imâm ‘Alî (Que Dieu soit satisfait de lui) n’aimait pas que l’on prie des prières surérogatoires pendant le sermon du vendredi.